Dernière des quatre journées de Classique au large, ce dimanche. La journée de samedi a été fertile en rencontres.
Plutôt que le concert en soirée de l’orchestre Colonne, avec une Symphonie n° 1 de Brahms, et du Nouveau monde de Dvorák, qui a fait quasiment salle comble, nous avons choisi d’en suivre la répétition.
S’approcher sans déranger
Un moment très riche, plein d’enseignements, avec des artistes qui se préparent. Décontractés, mais concentrés. Il n’y avait pourtant, samedi après-midi, qu’une trentaine de personnes dans l’auditorium (qui peut en contenir un millier) à suivre cet exercice de haut vol, qui consiste à mener un orchestre. Alors que c’était gratuit : une excellente initiative pédagogique, qui mérite un meilleur accueil.
L’occasion de s’approcher sans trop déranger. D’essayer de décoder les mimiques et la gestuelle compliquées du chef, Laurent Petitgirard. D’observer ses échanges codés avec les musiciens. Et le retour de son entourage qui rend compte de l’acoustique de la salle. Petit vent de révolte du côté des instruments à vent, qu’on entend mal. Un musicien se lève, expliquant qu’il faudrait passer de la gauche à la droite de la scène. Palabres rapides et courtoises. Brouhaha : jeu de chaises musicales, enfin pas tout à fait… On inverse le placement des uns et des autres, sans désordre, malgré la jungle des partitions, des instruments, et des chaises.
Deux pianos, un trio
Dans une autre salle, celle qui a vue sur mer au niveau du bar, environ 400 personnes suivent un autre concert, assez tendu car très exigeant musicalement, de deux pianos, avec Pierre Etcheverry et Philippe Larguèze. L’excellent Frédéric Lodéon les introduit avec humour et talent, sur une œuvre de Rachmaninoff.
Deux jeunes Malouins tournent les pages de leur partition. L’une d’elles tourne trop vite. D’un geste vif, Pierre Etcheverry rattrape le coup, la jeune fille pique un fard, mais la virtuosité des musiciens capte l’attention et le petit incident passe inaperçu.
La journée est faite d’émotions et de diversité, des œuvres, des instruments, et des interprètes. Un peu plus tôt, dans l’immense auditorium inadapté à un auditoire intime, trois jeunes femmes marient le son raffiné du clavecin, de la harpe et du violon. Le trio Dauphine a tout pour séduire.
Dans la soirée d’hier, il y avait, encore après l’orchestre Colonne, le Pont supérieur de Musique de Rennes, faisant découvrir ses meilleurs élèves.